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On a souvent reproché à la “musique contemporaine”, terme générique, d’avoir favorisé la spéculation intellectuelle au détriment de l’expérience sensible. Cependant, ce mouvement, qui a produit des œuvres extraordinaires et diversifiées, s’est d’une part inscrit dans l’élan structuraliste d’après-guerre, et n’est d’autre part que la continuation d’une pratique occidentale de la musique fondée, depuis Pythagore, sur le logos et l’abstraction. La fin des années 60 contestera dans de nombreux domaines, en particulier en musique, certains principes intrinsèques à la modernité occidentale.
Cet ouvrage tente une déconstruction systématique des opérateurs de la modernité des musiques occidentales, plus particulièrement une réflexion sur les rapports entre écriture et composition : quels sont les enjeux et les limites de la spéculation analytique? Quelle relation existe entre structure sur le papier et forme perçue? Qu’est-ce qu’une musique complexe? Qu’appelle-t-on consonance en Occident? Ce livre est destiné aux compositeurs, musiciens et mélomanes intéressés par les problèmes d’écriture musicale, mais aussi à ceux qui souhaitent comprendre en quoi la musique pose, avec son vocabulaire propre, des questions analogues à celles des autres disciplines de l’esprit.