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Quel ou qui est ce mystérieux <em>katéchon</em>? Quelle est cette force d’origine humaine qui est en condition de retenir le mal et sauvegarder la société politique, au moins pour un certain temps? Augustin avoue sa perplexité tout en adhérant à l’acception commune qui identifie le <em>katéchon</em> à Rome et au pouvoir politique, identification aussi bien erronée que dangereuse. Si le mystère reste intact à nos jours, la raison en est que l’opinion commune des théologiens et des philosophes sur la question sépare radicalement la tradition logicophilosophique de la tradition théologico-religieuse, éloignant donc Paul de la philosophie. Or ce n’est qu’en rapprochant Paul de Platon et de la tradition platonicienne que la <em>logique katéchontique</em>, c’est-à-dire la logique de l’évitement du plus grand mal, prend sens. De la <em>logique katéchontique</em> à la <em>logique constituante</em> du corps politique, les leçons platoniciennes transparaissent derrière les épîtres pauliniennes. Le dialogue entre Paul et Platon est parmi les plus riches de la tradition occidentale. Ce serait une énorme perte que de nous interdire d’y voir plus clair sous prétexte que l’on ne doit pas mélanger les registres. Leo Strauss disait que pour comprendre la modernité occidentale, il faut être soit un philosophe ouvert à la théologie, soit un théologien uvert à la philosophie. Quoi qu’il en soit, à travers cette enquête, je ne cherche qu’à <em>devenir meilleur dialecticien</em>.