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Philosophie et théologie se présentent comme deux disciplines dont la relation peut être pensée sous la forme du parallélisme, de la divergence, de la tension ou bien de la communication, de l’articulation et de la reconnaissance. Dans l’évolution historique de ce rapport, Jean Scot Erigène tient une place fondamentale.
Actif à l’école palatine à Paris au milieu du IX<sup>e</sup> siècle au temps de Charles le Chauve, Jean Scot est surtout connu pour être l’auteur du Periphyseon (De la division de la Nature), une « immense épopée métaphysique » (Étienne Gilson).
Chez Erigène, dans le rapport entre philosophie et théologie, le « et » doit presque s’entendre dans sa dimension explétive : philosophie et théologie ne s’opposent pas car elles trouvent toutes les deux leur fondement dans l’unique rationalité du Logos créateur. Le réel est « dialectique » au sens où la division créatrice originelle révèle la structure de l’être lui-même qui, dans cet acte, manifeste le Principe premier. Le Periphyseon prend ainsi parfois la forme d’un Hexaemeron qui livre une double interprétation du Livre et du Monde. Philosophie et théologie deviennent les deux facettes de la théophanie du principe divin.
De la création à la damnation, de la théologie symbolique à la christologie, de la problématique catégoriale appliquée à Dieu à la pensée de Dieu, cet ouvrage cherche à montrer les points d’articulation forts entre philosophie et théologie chez le penseur irlandais.