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Le traité de Thomas d’Aquin (v. 1225-1274) intitulé <em>La Royauté, au roi de Chypre</em> est un ouvrage à la fois complexe et passionnant. Complexe, car il est inachevé et que des incertitudes persistent quant à sa date de composition et son destinataire. De plus, l’état d’inachèvement de l’œuvre a provoqué le zèle de Ptolémée de Lucques, un dominicain italien disciple de Thomas, qui l’a doté de nombreux chapitres supplémentaires en vue de le faire correspondre au plan annoncé par le maître, de sorte que, pendant deux siècles au moins, depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’à J. Echard qui a réussi à détecter l’intervention d’une main étrangère, l’authenticité thomasienne de l’opuscule a souvent été contestée. Passionnant, car la <em>Royauté</em> se trouve être l’unique traité appartenant strictement au genre de la théorie politique produit par le Docteur Angélique, qu’il représente un des premiers témoignages de la réception, au Moyen Âge latin, de la <em>Politique</em> d’Aristote et qu’il y expose une vision novatrice de l’office du roi. Thomas y présente la définition et la justification du gouvernement royal, ses dangers et ses garde-fous; il traite aussi des récompenses, des responsabilités et des tâches du roi, d’après l’autorité de la divine Écriture, l’enseignement des philosophes et l’exemple des princes les plus célèbres. Ceci l’amène à aborder quelques thématiques politiques de premier plan : le caractère naturel pour l’homme de la vie politique, la question de la meilleure forme de gouvernement, les relations entre pouvoirs temporel et spirituel.