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Au sein de l’œuvre immense d’Aristote, le concept de nécessité joue un rôle central, mais il apparaît dans des contextes si différents et sous des formes si diverses qu’il est difficile d’en saisir l’unité. Il détermine tantôt une proposition ou un prédicat, un raisonnement ou sa conclusion, un principe ou l’objet même de la science, et tantôt un processus ou un devenir, un être ou l’un de ses aspects, ou encore une action. Logique, physique, métaphysique et même éthique, la nécessité peut être absolue, hypothétique ou contraignante; envisagée comme condition de la science, elle présente des connotations positives, mais au contraire négatives si l’on croit déceler en elle une menace de déterminisme.<br />L’auteur ne se propose pas seulement de montrer qu’il existe néanmoins un lien étroit entre les multiples analyses de ce concept, son but est plus ambitieux. Car c’est la cohérence profonde de la pensée aristotélicienne dans son ensemble qui se dégage au long d’un parcours patient et rigoureusement argumenté, justifiant ainsi le choix du problème de la nécessité comme fil conducteur. Et la conclusion est assez étonnante : la philosophie d’Aristote se révélerait beaucoup moins empiriste qu’idéaliste en ce sens qu’elle fait de la pensée le principe ultime de la connaissance, de l’être et du bonheur.