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Curieux de l’évolution de sa discipline, les neurosciences de la vision, l’auteur s’est intéressé aux différents moments qui ont jalonné l’émergence des principales théories de la perception visuelle. En remontant cette histoire de l’Antiquité au Moyen Âge, on rencontre de grands savants, philosophes, médecins, mathématiciens. Notamment un génie arabe né à Bassorah (Irak actuel) au tournant du dixième siècle, Al-Hassam ibn al-Haytham (965-1039). Auteur d’une oeuvre scientifique considérable, il compose, à l’ombre de la mosquée al-Azhar du Caire, un ouvrage majeur, le Kitāb al-Manāẓir, ou <em>Livre de l’Optique</em>. Inconnu jusqu’à la fin du treizième siècle, ce livre exercera une influence décisive sur les doctrines de la vision au cours des siècles suivants.<br />L’œuvre d’Ibn al-Haytham marque une rupture radicale, lumière et vision, indissociables dans l’Antiquité, sont désormais séparées : l’œil n’illumine plus les objets, il en reçoit la lumière qu’ils réfléchissent. Cette découverte rendit possible les théories modernes initiées par Képler au début du XVII<sup>e</sup> siècle.<br />C’est cette page brillante de la science arabe que cet ouvrage se propose de raconter. Que connaissait Ibn al-Haytham de ses prédécesseurs (Aristote, Euclide, Galien, et Ptolémée notamment)? En quoi sa contribution propre a-t-elle été une véritable révolution scientifique? Quelle en fut la réception dans l’Occident chrétien?