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Dans son commentaire sur le Premier Alcibiade, Proclus (412-485) célèbre la figure de Socrate comme guide vers la connaissance de soi. À travers une interprétation originale du prologue du dialogue, le philosophe néoplatonicien propose un portrait exemplaire de cet « amant divin » : son art érotique consiste à aborder son aimé au moment opportun et à éveiller en lui le désir de la connaissance. Sa sollicitude est décrite dans les termes d’une imitation de la providence, son daimon est un dieu. Parfaite image du Bien, Socrate est le modèle du maître qui s’est assimilé au divin et peut conduire les âmes moins avancées vers le savoir. L’art érotique implique aussi une connaissance de l’amour (Éros), envisagé dans sa dimension cosmologique et théologique, à partir des Oracles chaldaïques, comme lien universel. Le diadoque de l’École d’Athènes vise bel et bien ici, au V<sup>e</sup> siècle après Jésus-Christ, à redonner ses titres de noblesse à l’Éros et à la figure de Socrate. Cette étude propose une analyse inédite de l’érotique et de l’amour, ainsi que du discours socratique entre rhétorique et dialectique, dans le commentaire sur le Premier Alcibiade. Elle fournit aussi des repères solides sur la tradition exégétique du Banquet et du Phèdre dans le néoplatonisme post-plotinien.