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Le Moyen Âge se caractérise, dit-on, par une fidélité sans faille à Aristote : « Aristoteles dixit… ». Or, l’élucidation de l’idée d’un Dieu « tout-puissant », ou « puissant sur toutes choses », a bien pu s’appuyer sur le couple aristotélicien de la puissance et de l’acte; mais ne l’a-t-il pas aussi et conjointement modifié en profondeur? La difficile réception de ces concepts fondamentaux de la métaphysique aristotélicienne est sans doute révélatrice de la manière dont le Moyen Âge n’a jamais « repris » Aristote, au sens où il l’aurait simplement répété, mais il l’a « repris », au sens où il n’a eu de cesse de l’adapter aux réquisits nouveaux auquel il importait de faire droit. S’attacher aux reprises médiévales de l’acte et de la puissance, en métaphysique, mais aussi en logique et en physique, comme dans la psychologie, ou encore dans l’éthique, tant dans la Chrétienté de langue latine, qu’en terre d’Islâm, c’est ainsi se confronter à la richesse et à la fécondité des pensées qui y ont vu le jour.