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L’homme n’aurait pas existé avant que l’Europe n’eut créé les conditions de son avènement à la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle. À rebours de cette assertion, l’enquête ici menée allègue que, si l’homme – en tant que dispositif conceptuel – est une invention grecque, sa réinvention est arabe, avant que d’être européenne. Né dans la Grèce du IV<sup>e</sup> siècle avant notre ère, rénové dans l’Alexandrie de la deuxième moitié du III<sup>e</sup> siècle de notre ère, l’homme a disparu aux confins de l’Antiquité tardive, avant de retrouver vie au Proche-Orient, sous les premiers Abbassides. Ce sont les théologiens rationalistes qui le reçurent en leur site, pour fonder la théodicée d’un Dieu juste qui ne pouvait l’être qu’en reconnaissant à ses créatures humaines leur agentivité sur leurs actes. Ensuite les philosophes de langue arabe lui donnèrent un espace propre sous le nom de « sciences de l’homme », dans le curriculum d’études de la philosophie, pour la première fois peu avant la fin du IX<sup>e</sup> siècle. Mais une théologie, plus traditionnelle, en eut raison. Il fallut pour qu’il réapparaisse attendre la Renaissance italienne, sa filiation arabe s’en trouvant préservée.