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Abélard, figure centrale du XII<sup>e</sup> siècle, est ici présenté comme un précurseur de la pensée moderne. Son apport majeur n’est pas le nominalisme, mais une distinction inédite entre les croyances issues de la foi et celles qui se fondent sur l’investigation scientifique. Échappant aux impasses de la théorie des universaux professée par ses maîtres, Roscelin et Guillaume de Champeaux, et s’inspirant de la critique par Béranger de Tours, du « réalisme sacramentel », Abélard développe une théorie inédite de la signification, à laquelle s’opposera le nominalisme d’Ockham deux siècles plus tard. Pour les pères de l’Église, il fallait croire pour savoir. Pour Abélard, accéder à la science implique que soit admise la non-divinité de la pensée humaine et que soit reconnue la part de subjectivité qui marque toute croyance en la vérité. Ainsi, à une philosophie d’origine grecque centrée sur l’objet du savoir, (la nature), s’ouvre une philosophie centrée sur le sujet épistémique et ses conditions d’accès au réel.