Prix public : 29,00 €
La confrérie marocaine des Gnawa, aux racines subsahariennes, se compose de musiciens, d’officiants rituels, de leurs adeptes et de mélomanes. À Bruxelles, des Gnawa perpétuent la pratique musicale et le rituel nocturne de la līla , dans lequel la musique est fondamentale. En retraçant l’émergence de cette communauté au tournant des années 2000 et les adaptations nécessaires à la perpétuation d’une tradition à l’étranger, cet ouvrage examine comment la musique en est arrivée à prendre place dans des espaces communautaires, artistiques, institutionnels, tout comme dans des lieux plus intimes et quotidiens. Les Gnawa organisent à Bruxelles des līlāt , exutoires des souffrances par la pratique de la transe. Ils réinvestissent le sens de ce rituel, notamment dans un renforcement des affiliations identitaires régionales, nationales et transnationales par les choix musicaux effectués dans le répertoire musical, la forme et le style. Le déplacement est considéré dans cet ouvrage comme central dans l’expérience gnawa, car il est à l’origine de la communauté, née de la migration forcée des ancêtres subsahariens au Maroc. On le retrouve aussi dans le « tour » des villes marocaines ( ğōla ), une étape de l’initiation. L’enquête ethnographique réalisée permet ainsi de reconsidérer la migration vers Bruxelles non pas comme une rupture, mais comme une expérience partagée de l’exil rapprochant les Gnawa arrivés en Belgique de leurs ancêtres arrivés au Maroc.