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Qu’un interet renouvelé se manifeste aujourd’hui pour la versant épistémologique de l’œuvre de Gaston Bachelard peut se comprendre au regard de l’histoire contemporaine de la philosophie des sciences.
Cette histoire a été dominée durant la plus grande partie du XX<sup>e</sup> siècle par une doctrine – celle de l’empirisme (ou positivisme) logique – promue à Vienne à la fin des années 1920 par une institution originale, le Cercle de Vienne qui publie son manifeste en 1929, et s’organise comme un mouvement à visée universelle et progressiste – celui de la “conception scientifique du monde”.
La tradition française de la philosophie des sciences a pris d’entrée de jeu un tout autre chemin. Si elle ne les a pas ignorées, elle a refusé de souscrire aux thèses majeures du positivisme logique lorsqu’il s’est présenté à elle. Elle a toujours lié étroitement philosophie et histoire des sciences.
Dans le titre de ce petit livre écrit durant l’année universitaire 1967-1968 sous la direction de Georges Canquilhem, Dominique Lecourt a avancé l’expression d’“épistémologie historique” pour signaler, à propos de Gaston Bachelard, cette particularité.