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Contrairement aux idées reçues, la philosophie médiévale n’est pas faite d’une lente succession de siècles pareils entre eux, mais bien d’étapes et de nouvelles impulsions progressives : les renaissances dites carolingienne et du XII<sup>e</sup> siècle préparent et annoncent celle que consacre usuellement le terme. Mais comment parler de « Renaissance du XII<sup>e</sup> siècle » quand le développement de la dialectique qui la caractérise trouve son terme dans cette consécration d’Aristote que fustigent les humanistes du XIV<sup>e</sup> siècle, Pétrarque en tête? Comment peut-on renaître par l’imitation, qui court toujours le risque de la servilité, non tant des Anciens que de certains d’entre eux? Comment résoudre le paradoxe d’une renaissance qui est une scolastique?<br />Partant du constat que la philosophie du XII<sup>e</sup> siècle s’enracine et s’incarne dans des écoles et des types d’enseignement, cette édition refondue de l’ouvrage de G. Robert (1909) se propose d’exposer la spécificité de cette autre renaissance, éclairée ici par l’examen des conditions sociales, économiques, historiques et politiques de sa réalisation. Avec Pierre Abélard pour emblème de ce XII<sup>e</sup> siècle frondeur et audacieux, la Renaissance du siècle des logiciens prend ainsi toute son étoffe et tout son intérêt, traversée qu’elle fut par un « esprit nouveau, pour qui la tradition est au service de l’audace inventive et constructive ».