Prix public : 23,00 €
La langue de l'économie et de la comptabilité infiltre le discours politique, en donnant parfois le sentiment de l'avoir totalement envahi. Un diagnostic alarmant se déduit régulièrement de ce constat : l'empire exercé par la gestion signerait la fin du politique. La présente enquête cherche à préciser la place accordée, aujourd'hui, dans l'activité de gouvernement, aux contraintes de l'économie et à la volonté partisane. Elle vise à répondre à une question : le recours aux principes de la rationalité économique dans la conduite des affaires publiques altère-t-il les formes du raisonnement politique ? Ce livre voudrait verser une pièce au débat qui oppose tenants du "marché" et défenseurs de l'État régulateur. Il situe la querelle dans le cadre d'une question plus générale, dont on peut estimer qu'elle lui donne sens : celle de la rationalisation. Une seconde question est donc abordée : la connaissance objective des fais économiques et sociaux est-elle compatible avec l'exercice politique ? L'ensemble de ceux qui gèrent les affaires publiques ressentent la même nécessité au moment de prendre une décision : disposer des données statistiques et prévisionnelles produites par les officines de l'expertise. En considérant les effets pratiques de cette nécessité, l'ouvrage montre pourquoi c'est le principe même du processus de rationalisation qu'il s'agit d'interroger.