Prix public : 58,00 €
Marseille est un laboratoire privilégié. La crise actuelle de son modèle de développement économique est aussi celle de son territoire. Aussi la mise en cause de ses équilibres spatiaux appelle tant une lecture historique de la genèse des structures urbaines qu'une lecture géographique des distributions sociales et spatiales d'aujourd'hui. C'est à cette double démarche que répond cet ouvrage. D'une part, en analysant les dimensions synchroniques des activités économiques et démographiques inscrites dans une morphologie urbaine socialement structurée ; d'autre part, en construisant le modèle génétique de l'articulation entre division sociale et trame matérielle de la ville : un modèle "libéral", fruit de stratégies et de conduites, tôt établi au 19e siècle, porteur d'effets de longue durée, et qu'échoue à altérer une haussmannisation manquée. La ville se lit dans les principes tant de sa construction sociale que de sa division sociale. La première est le produit d'une création urbaine portée par des groupes, propriétaires, négociants, entrepreneurs immobiliers, animés par des projets mais aussi soumis à des contraintes, des compromis et des ratages. La seconde dessine des oppositions, entre équerre des beaux quartiers, de Longchamp au Prado, et faubourgs industriels, ville et port, nord et sud, avec la Canebière comme frontière, oppositions qui sont autant de composantes historiquement situées d'une structuration sociale du territoire.