Prix public : 31,00 €
Que signifie aujourd'hui le fait d'être un Chinois musulman, un Hui ? C'est à répondre à cette question que s'attache le livre. Elle invite en effet à s'interroger sur les relations que les Hui entretiennent avec les Han, les représentations qu'ils se font d'eux-mêmes et des autres, les pratiques sociales associées à une double identité musulmane et chinoise. Au cœur de la Chine, dans ce Henan où les Hui sont près d'un million, soit 1 % de la population de la province, on pourrait faire l'hypothèse d'une appartenance identitaire exprimée en termes de revendications et s'attendre à percevoir de fortes tensions. Or, il n'en est rien : la coexistence dans la disparité paraît naturelle. Les Hui n'ont en effet jamais connu de statut autre que minoritaire dans la société chinoise et ils s'en sont accommodés, même s'il y eut parfois conflit. Mieux : se percevant comme partie intégrante de la société chinoise, ils ont toujours su prendre leur place dans les mouvements qui la parcouraient en profondeur. En analysant ainsi avec finesse et rigueur les pratiques de l'islam du Henan – et, plus particulièrement, en nous donnant à voir, au travers d'une étude pionnière des mosquées féminines en Chine, la place des femmes dans la religion –, ce livre éclaire d'une lumière singulière les débats autour des notions d'assimilation et de syncrétisme. Et dans la conjoncture d'aujourd'hui, faite de fermeture politique et d'aggravation des problèmes sociaux, il permet enfin de mieux comprendre le divorce actuel entre un prosélytisme religieux réactivé et le cadre – le minzu – que la République populaire de Chine a imposé aux minorités.