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En 2005, l'ouragan Katrina ravage la Nouvelle-Orléans. L'inertie de l'État fut très vite dénoncée, et suscita des polémiques Est-il possible d'aller au-delà de ces accusations de corruption, de népotisme, d'inefficacité ? Romain Huret analyse la réaction de l'administration et du pouvoir, montre ce que cette non-intervention exprime : l'avènement d'un état sécuritaire aujourd'hui décrié. L'inaction du gouvernement fédéral a été diversement expliquée. Barack Obama y voyait par exemple le résultat d'une « longue indifférence ». Romain Huret prend ici le contre-pied de ces thèses et voit au contraire dans cette inertie une forme d'intervention, militaire plutôt qu'humanitaire. Il décortique la longue chaîne de pratiques bureaucratiques et politiques conduisant à un tel désastre et présente l'État contractuel, mis en place par George W. Bush. Cette forme particulière de gouvernance postule la privatisation des services de l'État au nom d'une plus grande efficacité managériale et des impératifs de sécurité nationale. Dans les rues inondées de la ville, l'État contractuel démontra ses limites et révéla l'ampleur du coût social d'une telle transformation.