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Partant des atouts de la gestion publique en France et notamment des outils mis en œuvre au temps de Colbert, parfaitement présentés, Marie-Laure Legay montre comment ils se sont révélés inaptes à encadrer l'affairisme installé au cœur de l'État. En insistant sur les rapports socio-politiques qui lient l'administration monarchique à ses intermédiaires financiers, l'auteur éclaire d'un jour nouveau les paradoxes d'une gestion organisée à partir de recettes centralisées et de dépenses insuffisamment contrôlées. Elle étudie les difficultés de maîtrise de la dette publique et l'asphyxie parallèle du service ordinaire de l'état au moment où ce dernier devient largement débiteur de la nation. Par là, c'est aussi un essai sur les origines financières de la Révolution française. À l'heure où les gouvernants sont appelés à opérer une refonte générale de l'organisation financière, ce détour par l'histoire est une lecture nécessaire. « Les interrogations actuelles sur le fonctionnement de l'État, dont les impératifs de gestion semblent reléguer au second plan le projet politique, inviteront peut-être le lecteur à faire le détour par l'histoire. Il existe en effet des précédents fameux au cours desquels l'opinion publique a mis en cause tout à la fois l'emballement de la dette, les intermédiaires financiers et jusqu'aux outils de gestion adoptés, pour solliciter des gouvernants une refonte générale de l'organisation financière qui, au vue de tous, prenait la société en otage » (M-L Legay)