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En France depuis l'édit royal de 1682, le « crime » de sorcellerie, de moins en moins persécuté, se trouve progressivement décriminalisé. Au début du XVIIIe siècle, la police de Paris, disposant depuis 1667 d'une lieutenance générale propre, étape décisive dans le renforcement de la mainmise du roi sur les affaires de la capitale, aborde le problème de la magie dans la ville. Car ces pratiques secrètes créent un lien social et économique non contrôlé par le pouvoir absolu. La police, aussi déterminée que désorientée, appelle ces personnages « faux sorciers escrocs » ; ce sont des ecclésiastiques, des hommes du peuple, quelques nobles. Il est question de chercheurs de trésors, de pierre philosophale, de transmutation des métaux, de bonne aventure et d'horoscope, de fabrication et de débit de secrets pour le corps, l'amour et pour gagner au jeu ; parfois le poison y est associé et toujours, il s'agit de « friponnerie ». À partir de cas concrets, divers et repérables en profondeur dans la société parisienne, Ulrike Krampl analyse les formes d'adhésion ou de croyance, les conditions de production de la déviance au regard de la société et du pouvoir politique.