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Qu'est-ce qu'un séminaire, ou plutôt "une conférence" dans le jargon de la Rue d'Ulm, après l'effondrement du second Empire, alors que se constitue le modèle de l'école républicaine, celle de Jules Ferry, dans un esprit de compétition avec l'Allemagne? Ces prises de notes inédites sur l'enseignement délivré en première année aux normaliens par Fustel de Coulanges permettent de l'envisager. Les deux jeunes gens ont mis un point d'honneur à préparer séparément une version de référence de la parole du maître. L' audiographie circule entre camarades. Elle est destinée à fixer la parole du maître et à faciliter les révisions d'un examen: les "conscrits" doivent réussir leur Licence en Sorbonne car l'échec à l'examen signifie l'exclusion de l'École S'appuyant sur les textes des Anciens, Fustel de Coulanges bouscule les idées reçues à propos des Spartiates. Tour à tour sont abordées les institutions sociales, la réforme de Lycurgue et la constitution politique de la cité. Il souligne le caractère aristocratique d'un régime prétendument égalitaire. Quant à l'existence d'une propriété privée à Sparte, elle dissipe toute illusion sur l'idée d'un communisme primitif. « Fustel de Coulanges, rue d'Ulm »; par Hervé Duchêne Hervé Duchêne fait le point sur la personnalité de Fustel de Coulanges, décrit le contenu de l'enseignement délivré par le futur directeur de l'École, sa méthode historique et ses idées en matière de pédagogie. Car Fustel de Coulanges plaide pour un modèle de formation en rupture avec les pratiques de l'Université, et délivré de l'influence allemande, où la classe se doit d'être passive. Dans la réalité, le dialogue entre le maître et les élèves est rare, jamais très approfondi. Hervé Duchêne souligne la possibilité qui nous est donnée d'entendre furtivement la voix des auditeurs, invités à participer, par leurs exposés, au discours du maître.