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La comparaison directe entre les mondes religieux chinois et indien a rarement été conduite. C'est un paradoxe, car l'une des caractéristiques fondamentales communes aux sociétés indienne et chinoise est la cohabitation très ancienne de toutes les formes de religion : cultes médiumniques, de possession et de guérison ; cultes sacrificiels à des divinités locales ; cultes des ancêtres ou des défunts ; traditions ascétiques, monastiques ou spirituelles ; institutions religieuses supra-locales de type « Église », structurées et reconnues par l'État ; mouvements de réforme religieuse modernes et contemporains, certains nationalistes, d'autres universalistes. Ces traits communs ne doivent pourtant pas dissimuler la profondeur des écarts : d'un monde à l'autre, les modalités de division du travail religieux diffèrent autant que les modes de régulation des pratiques religieuses par l'État. C'est à ce travail de comparaison que s'attachent historiens et anthropologues réunis dans le dossier thématique « Réguler les pluralités religieuses : mondes indiens et chinois comparés ».
Le dossier est suivi de deux « varias », « Modalités de l'extension d'une temporalité sacrée : la marche d'Arba‘?n en Iran contemporain, entre logiques spirituelles et sociopolitiques » et « Le crime de sollicitation réinventé : Le Saint-Office face aux crimes sexuels des clercs (1916-1939) ».