Prix public : 18,00 €
S'ouvrant par un hommage à Moussa Sow (1953-2021), grande personnalité de la recherche au Mali, dont Anne Doquet et Jean-Paul Colleyn soulignent la « précision discrète », ce numéro varia comporte plusieurs contributions sur des terrains d'étude en Afrique, tels qu'ils sont pensés et renseignés par des chercheurs qui en sont originaires, en collaboration rapprochée avec d'autres chercheurs basés en Europe et en Amérique. Gaetano Ciarcia évoque ainsi la mémoire du sociologue et poète béninois Émile Désiré Ologoudou, sa pensée oscillant entre marxisme et culte vodun. Un autre dialogue ethnographique est relaté par Lorenzo Macagno, par la révélation d'un échange épistolaire inédit entre le missionnaire et ethnographe mozambicain Kamba Simango et Franz Boas, auprès de qui il avait étudié et travaillé à New York en 1920-1921, contribuant aux premiers travaux de Melville Herskovits sur le Cattle Complex. Augustine Asaah analyse les interrogations de l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé sur ses représentations et expériences d'amour/haine de l'Afrique. À sa façon, critique et exigeante, Jean Copans poursuit l'examen des travaux d'intellectuels africains contemporains à travers les publications récentes d'Alain Mabanckou (Huit leçons sur l'Afrique) et Abdourahman Waberi (Dictionnaire enjoué de l'Afrique, coédité avec Manbanckou). Claire Lefort-Rieu & Calvin Minfegue cosignent un article sur les conséquences instutionnelles de l'aide internationale en faveur des réfugiés à la frontière du Cameroun et de la République centrafricaine. Toujours au Cameroun, Georges Macaire Eyenga propose une analyse de l'usage des caméras de surveillance dans le contrôle de l'espace public à Yaoundé. Enfin, dans une perspective de très longue durée, Julien d'Huy questionne différentes méthodes d'analyse appliquées à des corpus mythographiques pour estimer la profondeur temporelle du motif du Soleil en tant qu'animal chassé.