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<p>À chaque fois que l’eau apparaît dans un article du Code civil, elle pose problème : des voisins par exemple s’entredéchirent à cause d’une source, ou l’État ne sait pas bien comment classer les rivières et les fleuves. L’eau est source de complications, de litiges. Fluide, elle déjoue les catégories juridiques et trouble le Code, matrice de la propriété privée.</p><p>En suivant ce fil, Grégoire Sourice s’empare du Code civil pour lui opposer d’autres logiques, d’autres récits, d’autres manières de nous rapporter à l’eau et aux choses. D’article en article, cette enquête propose une stimulante dérive dans le lexique de la loi, dérive au cours de laquelle on croise des alluvions, des révolutionnaires de 1789, une élégie, des poissons de toute sorte, des personnes décédées dont la vie infuse encore dans des objets. À la fois commentaire, autofiction, poème et enquête, Le cours de l’eau invente une forme elle-même fluide qui s’emploie à prolonger le trouble et dénaturaliser la propriété.</p>