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« Pour quelles raisons le facteur lui parle-t-il de tous ces gens qu’elle ne connaît pas ? Laure comprend un mot sur deux de ce qu’il dit, il parle deux langues en même temps, les mots sont italiens, les tournures viennent d’ailleurs et tous les verbes à l’infinitif. Il ferait mieux de lui parler de Luc et de son arrivée à Malaterra sous une tempête de neige, un coffret dans une main, une mallette dans l’autre, sans manteau, sûr de tout terminer en une journée : douze heures pour faire uriner, saigner et cracher toute une population. » Laure est la femme de Luc, mort il y a 10 ans. Généticien, Luc s’intéressait tout particulièrement à Malaterra, un village des Abruzzes composés de descendants d’Albanais qui, cent ans plus tôt, ont traversé l’Adriatique pour trouver refuge en Italie. Quand Luc revenait de ses missions, il confiait à Laure le soin de mettre ses notes et les résultats de ses recherches au clair. Elle était son scribe. Mais Luc n’est pas rentré de son dernier voyage à Malaterra… Laissant Laure veuve et comme « inachevée ». Pour pouvoir faire son deuil, Laure doit rencontrer ceux avec lesquels Luc a passé tant de temps loin d’elle et comprendre en quoi cette population le fascinait… Ce bout du monde est inhospitalier : Laure est une étrangère qu’on regarde comme une intruse. Heureusement, Yussuf le facteur va l’initier à ce village et lui narrer les histoires de ses habitants. Outre des particularités génétiques communes, tous ces individus ont des destins singuliers, souvent tragiques. Laure devra les apprivoiser les uns après les autres : le bouquiniste kosovar, le boulanger Mourad, Héléna – dont la fille a été « violée » par celui qu’on appelle « l’Australien » –, et toutes les femmes du village qui se méfient d’elle. Dans ce monde clos replié sur lui-même, la présence de Laure bouleverse le cours des choses : les langues se délient, des secrets refont surface. Et Laure de découvrir un autre Luc que celui qu’elle croyait connaître…