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Juin 1940 fut marqué par une terrible défaite pour l'Armée française. En conséquence, depuis cette époque, l'idée prévaut qu'elle aurait tout entière été mise en déroute et qu'elle aurait cessé de se battre dès le 14 juin, à l'entrée des Allemands dans Paris. Or il n'en fut rien car du 15 au 25 juin, tandis que la ligne Maginot tenait bon et que les Panzers roulaient vers la Suisse pour enfermer deux groupes d'armées dans une nasse, de nombreuses unités luttèrent pied à pied en se repliant vers le Centre du pays.Jusqu'au dernier jour, elles ont refusé l'esprit de capitulation, supporté la fatigue, le manque de sommeil, la désinformation et parfois l'hostilité des civils. Sans jamais déposer les armes, 350 000 hommes du G.A. 3 ont fait bloc, fédérant autour d'eux des groupements régionaux, des aviateurs, des élèves de Saint-Maixent, Saumur ou Poitiers et même des marins. Des divisions cuirassées, des DLM et des GR reconstitués couvrirent ce repli et contribuèrent souvent aux actions de retardement. Tous ces hommes, se déplaçant la nuit et combattant le jour, s'accrochèrent au terrain. Ils reformèrent chaque jour une nouvelle ligne de défense, le long de la Loire puis sur le Cher, l'Indre, la Claise, la Creuse... ainsi qu'en Normandie, dans le Poitou, le Vivarais, la vallée du Rhône ou le nord des Alpes.Pendant cette période incertaine, entre l'annonce prématurée de l'armistice (le 17 juin) et son application effective (le 25 juin), un fort esprit de résistance persista et, au soir du cessez-le-feu, une ligne de défense organisée courait encore des Alpes au Poitou. Parmi les plus déterminés de ces combattants, nombreux seront ceux qui rejoindront les rangs de la Résistance puis participeront à la libération du territoire.