Prix public : 27,00 €
Les sans-abri, dans nos sociétés modernes, sont dans une situation de pauvreté et d’exclusion extrêmes. Or, depuis le début du XXIe siècle, cette situation n’a cessé de s’aggraver – en France, le nombre de personnes exposées a doublé en dix ans –, et leur vulnérabilité s’est accrue : on compte parmi les sans-abri plus d’enfants, plus de femmes et plus de personnes migrantes. Comment ce problème doit-il être traité dans cette société ?Ce livre propose des pistes de réponse sociologique en travaillant à une critique qui explicite et justifie scientifiquement ses critères normatifs. En cela, il se veut expérimental. Une telle démarche suppose de voir depuis l’extérieur la société étudiée. Celle-ci a délégué à des professionnelles du social et du sanitaire le devoir d’assister les sans-abri. Pour savoir comment les aider, il faut donc commencer par comprendre les règles que ces professionnelles s’efforcent de suivre en pratique. L’enquête montre qu’elles tendent à subordonner l’asymétrie de l’assistance à un individualisme compris comme le respect égalitaire de l’autonomie de chacun des sans-abri. L’assistance est ainsi décrite comme relevant d’une « solidarité individualiste ». Faut-il poursuivre cet idéal individualiste et égalitaire ? Et si oui, pourquoi ? Et que faudrait-il modifier pour mieux s’en rapprocher, en particulier quand les sans-abri refusent l’aide proposée ? Par ces questions, cet ouvrage contribue à la réflexion sur l’autonomie individuelle dans les sociétés modernes et sur le rôle que l’État social est appelé à y jouer pour la développer.