Prix public : 21,60 €
Des arômes enivrants embaument les jardins Firouzi tandis que des prières élèvent à la gloire du Très-Haut leur lamentation lancinante. Dans la pénombre du palais la reine mère attire Ayyâz sur sa couche, prélude à la sodomisation du jeune esclave par le roi, son fils. Plus tard, sous les yeux d'une foule en transe, le souverain Mahmoud et Ayyâz découpent à la scie le corps vivant d'un homme - prophète ? martyr ? - avec une remarquable minutie. La victime rappelle une figure emblématique de l'histoire de l'Iran son cri est "Je suis la Vérité" . C'est la vérité de tout temps qui est ici forcée puis mise en morceaux sous les coups du tyran. C'est le peuple entier qui est mis à plat ventre à travers la figure de l'esclave Ayyâz l'Histoire s'écrit sur sa croupe. Au cours d'hallucinantes scènes de fornication, corps individuel et corps collectif sont livrés à la jouissance du pouvoir en même temps qu'au pouvoir de la jouissance. La publication de ce somptueux et terrifiant roman est une première mondiale. Raccourci de l'histoire millénaire de l'Iran, ce texte, interdit naguère par la police du Shah, est un livre à maints égards bien plus scandaleux que certaines oeuvres d'auteurs frappés aujourd'hui par la censure des mollahs. Sur l'échelle de la transgression et de la provocation, 8araheni est à ces derniers ce que Sade, en France, fut à ses contemporains.