Prix public : 22,00 €
À partir d’un postulat constructiviste en géographie historique, sociale et culturelle, ce livre démontre la concurrence des destinations de nature et de montagne en France. Plus précisément, le texte retrace la « grande époque » du thermalisme et du climatisme dans les Pyrénées, l’invention de l’ascensionnisme puis l’organisation des sports d’hiver dans les Alpes du Nord. Alpinisme, ski alpin… progressivement les références alpines dominent culturellement. Au plan géopolitique, c’est Chamonix-Mont-Blanc qui invente les Jeux Olympiques d’hiver en 1924 et le modèle de formation des guides de haute montagne porté par l’ENSA s’exporte à travers le monde. Autrement dit, la construction puis le maintien du monopole des Alpes du Nord dans le champ du tourisme de montagne ne va pas de soi ; c’est la conséquence d’un système cohérent d’acteurs individuels et collectifs ayant élaboré les institutions et les mécanismes de reproduction à même d’entretenir ce rapport de domination territoriale.Partant d’une étude générale du tourisme en montagne avant la révolution des années 1960 et 1970, cet essai géographique discute au final ce qu’il en est des concurrences de territoires dans l’histoire. Bien au-delà des secteurs du tourisme, du sport et des loisirs, ce livre illustre comment les cultures servent de moyen de transmission des inégalités territoriales au cours du temps et participent à la reproduction des rapports de domination dans la fabrication des territoires.