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Relire Mai 68, en privilégiant l'épaisseur historique et la dimension politique, conduit à découvrir la continuité des enjeux et la permanence des masques. Si la commune étudiante et la grève générale, dans leur dynamisme singulier, n'ont pas été annoncées, parce qu'elles n'étaient pas pré-dictibles, elles ne résultent pas, non plus, d'une génération spontanée: les «trente glorieuses» étaient porteuses des conflits qui ont alors éclaté. Mai 1968 est un événement intermédiaire: il a condensé des tendances antérieures, sans modifier les structures économiques et politiques; d'où sa réduction par certains à une extase culturelle et sociale dont l'influence est pratiquement épuisée. La crise actuelle étouffe apparemment les aspirations au changement: les politiques militent pour un consensus démocratique et les économistes pour la gestion prudente d'une économie sous influence. Quant à la mode, elle célèbre la post-modernité et introduit au culte de l'éphémère. Jacques CAPDEVIELLE, docteur d'Etat en science politique, est chargé de recherche au Centre d'étude de la vie politique française contemporaine (Fondation nationale des sciences politiques). Il a publié, notamment, Le fétichisme du patrimoine (Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1986), et a collaboré à France de gauche, vote à droite? (Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2' édition, 1988). René MOURIAUX, docteur d'Etat en science politique, est directeur de recherche au Centre d'étude de la vie politique française contemporaine. Il a publié, notamment, Les syndicats dans la société française (Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1984).