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Il fut un temps où les assemblées parlementaires régnaient en souveraines sur la destinée des démocraties. Parlementer, c'était discourir et délibérer par l'éloquence mais aussi interpeler, contredire, interrompre, parfois chahuter le pouvoir. L'élection directe du chef de l'État a créé un nouveau préjugé; le pouvoir ne se partage pas. Parcequ'il n'est plus soumis à l'épreuve permanente de la discussion publique, on le donne pour efficace. Il ne rend plus compte de ses actes devant des assemblées, il les explique à la télévision. Mais depuis quand, en France, la "tradition républicaine" a-t-elle oublié les vertus de la délibération ? Pour répondre à cette question, l'auteur revient à l'énigme des lendemains de la “Grande” Guerre". Les problèmes étaient si nombreux et si âpres que le gouvernement parlementaire, à peine restauré, ne paraissait plus adapté. Pourtant, de Clemenceau à Poincaré, on continua de croire qu'un débat parlementaire réussi était bien le moment-vérité d'une démocratie accomplie, que la délibération était la meilleure technique de décision, que le débat collectif plutôt que la volonté d'un seul homme offrait l'image la plus juste du pouvoir.