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Si le socialisme a échoué en Algérie, comme dans d'autres pays du monde arabo-musulman, comment garantir la réussite de la démocratie ? Si le parti unique a étouffé l'initiative, bloqué la société, qui peut assurer que le multipartisme enfantera la liberté et le progrès ? Et si nous vivons la fin des idéologies, qu'en est-il de cette notion essentielle qu'est la modernité ? Pouvons-nous la refuser en nous réclamant du principe identitaire ? S'agit-il alors d'un repli sur la nation, ou d'un refuge dans la foi érigée en idéologie ? Le retour aux sources des réformistes musulmans, c'est-à-dire à la pureté du dogme, est insuffisant pour nourrir une pédagogie du redressement national ou civilisationnel. Un autre retour aux sources s'impose : celles, longtemps bafouées, de la pensée en tant que donnée anthropologique, origine du redéploiement critique. Cette analyse de la Révolution algérienne plaide nettement pour une telle perspective, elle englobe l'ensemble des pays arabes et du monde musulman, du Pacifique à l'Atlantique, elle s'appuie sur l'oeuvre prémonitoire des grands penseurs et acteurs de l'islam historique moderne : de Mohammed Abduh à Iqbâl, d'al-Afghâni à Mustapha Kemal. L'implacable tête-à-tête avec lui-même a commencé pour l'homme du Tiers Monde : il doit s'insérer dans la mondialité ou périr.