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Jean Bérard (1908-1957), fils de l’helléniste Victor Bérard et ancien membre de l’École française de Rome (1933-1936 et 1939-1940), a refondé l’étude de la colonisation grecque en Italie méridionale et en Sicile, sujet de sa thèse de doctorat d’État (1941). Il a été le premier à présenter de manière rationnelle et critique l’étude des sources littéraires antiques sur ce phénomène majeur de l’histoire de la Méditerranée. Il a su aussi - dans la seconde édition de son livre en 1957 (année de sa mort accidentelle et prématurée) - saisir les perspectives nouvelles ouvertes par la recherche archéologique. De nombreux chercheurs, surtout italiens et français, engagés dans la recherche sur ce thème relisent ici une oeuvre scientifique qui a été fondatrice d’un courant historiographique. Sa vie et ses engagements sont également retracés ici, pour la première fois, grâce aux archives personnelles mises à disposition par la famille. Apparaît ainsi en pleine lumière le parcours singulier et attachant d’un jeune français cultivé découvrant l’Italie soumise au fascisme, se liant à des intellectuels italiens antifascistes de premier plan comme Umberto Zanotti Bianco, et donnant un regard à la fois spontané et médité mais aussi prophétique sur l’histoire contemporaine de l’Italie dans une Histoire du fascisme italien (1938) publiée sous un pseudonyme et mise au pilon dans la France occupée, à la demande de Mussolini. Il y a donc une double légitimité à voir le nom de Jean Bérard porté depuis 1966 par un Centre de recherche du CNRS et de l’École française de Rome : le Centre Jean-Bérard de Naples.