Prix public : 16,00 €
Cet ouvrage propose une vaste exploration de la vision intérieure paradoxale de Lusseyran qui, ayant perdu la vue à l’âge de 8 ans, s’est construit autour de la lumière et des couleurs dont il affirme garder la perception et qu’il magnifie par l’écriture. Les différentes approches historique, littéraire, philosophique, mais également scientifique (neuro-ophtalmologie), permettent ici d’étudier la place qu’il occupa au sein de la Résistance, l’attitude qu’il adopta face à la réalité tragique des camps de concentration (il fut déporté à Buchenwald), et d’interroger les catégories essentielles de son écriture – telle la synesthésie, qui concourt de manière exemplaire à l’élaboration d’un monde intérieur riche et poétique contrastant avec les représentations classiques de l’absence de vue comme privation et déficience. Le discours de la cécité chez Lusseyran est également confronté à celui d’autres écrivains aveugles contemporains, qui replacent son œuvre dans un réseau de références allant de l’Antiquité homérique à une écriture du quotidien marquée par une désacralisation de la non-vue en passant par la vision hugolienne de la cécité et de la mystique.