Prix public : 24,00 €
Négligé par la critique postcoloniale, le théâtre, dans ses formes variées, et notamment populaires, a pourtant largement accompagné la colonisation française de l'Afrique du Nord et la formation d'un esprit colonial, depuis le débarquement des troupes françaises en Algérie en 1830 jusqu'au grand rendez-vous impérialiste que fut l'Exposition coloniale de 1931. S'appuyant sur des préjugés existants, les renforçant, en forgeant parfois de nouveaux pour les besoins du spectacle, les pièces écrites à l'époque coloniale ont donné de multiples représentations de la figure de « l'Arabe » : bestial, fourbe, idiot ou « exotique », dans tous les cas inférieur au « Blanc », cet « autre » apparaît toujours comme un être dominé. À partir de l'analyse historique, sociologique et esthétique d'un répertoire méconnu de près de deux cents pièces , mais aussi de leur mise en scène et de leur réception par la critique et des publics divers, Amélie Gregório interroge la transformation des représentations en discours, sans perdre de vue les enjeux proprement artistiques et sans prétendre a priori que toute pièce représentant des « Arabes » est obligatoirement, et de façon univoque, idéologique.