Prix public : 18,00 €
Dès les débuts de l'imprimerie en Europe, le religieux s'impose comme un sujet essentiel, par-delà les confessions : catholiques comme protestants, tous lisent. Car l'imprimé favorise l'étude et la formation des clercs comme des laïcs. Il entretient la dévotion des croyants. Il participe à l'uniformisation des manifestations du culte. Il permet la vie pratique des Églises, avec, par exemple, l'impression d'indulgences pour les catholiques. Il anime enfin les controverses et les disputes, que ce soit l'opposition entre catholiques et protestants ou la lutte contre le jansénisme ou le piétisme. Mais dans le présent volume, ce n'est pas le contenu des ouvrages qui est analysé ; ce sont les relations entre les professionnels de l'imprimerie et les Églises. Pour embrasser ce monde foisonnant du livre religieux, sont présentés dans une première partie les acteurs du marché, des professionnels qui entourent Luther au début du XVIe siècle aux grandes firmes qui se développent à partir de la seconde moitié de ce siècle, comme la dynastie de libraires Cramoisy. Ce qui apparaît dans une seconde partie, c'est que ces innombrables ateliers sont au service d'une production très diversifiée, chaque genre ayant ses contraintes, ses circuits de distribution, ses rythmes de production : livres d'heures, Gesangbücher, ces ouvrages de cantiques caractéristiques du monde germanophone, rituels français ou « livres antisuperstitieux » espagnols. Autant d'études qui démontrent que, dès son origine, l'imprimerie a été mise au service de la religion. Parfois par conviction, souvent par opportunisme économique. L'imprimé, même pieux ou dévot, demeure un produit à fabriquer et à commercialiser.