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N'est-il pas temps d'aborder la poésie des femmes avec le même sérieux que celle des hommes ? À travers l'étude de l'oeuvre de Renée Vivien, poétesse lesbienne du début du XXe siècle que l'on jugea longtemps comme une pâle copie de Baudelaire, Camille Islert répond à cette question par l'affirmative. L'oeuvre de Pauline Tarn (1877-1909), Renée Vivien de son nom d'autrice, a été écrite de 1901 à 1909, dans une tonalité résolument fin-de-siècle qui l'a immédiatement enfermée dans un statut d'imitatrice de ses prédécesseurs masculins, Baudelaire en tête. Son homosexualité assumée, son refus des mondanités et sa mort précoce en firent une incarnation de la « femme damnée ». Quasiment oubliée, elle fut redécouverte en France dans les années 1980, grâce à la parution d'une biographie et à la republication de ses recueils par Régine Deforges et est en passe de devenir une figure reconnue de la littérature française. Il est donc temps aujourd'hui d'abandonner cette double image d'une Renée Vivien imitatrice ou femme damnée. Cet ouvrage se propose ainsi d'étudier avec précision les phénomènes d'écriture qui font la singularité de son oeuvre poétique, en l'abordant dans sa globalité et en plaçant au centre de la réflexion une approche renouvelée de la notion d'imitation, libérée de ses applications misogynes.