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Puissance européenne, la France est aussi une puissance de dimension mondiale. Or la Francophonie, ensemble comprenant plus de 60 pays sur 5 continents, est l'un des piliers de cette France mondiale. Aujourd'hui encore négligée par la France, la Francophonie offre pourtant un potentiel géopolitique, économique et culturel prodigieux : elle est la traduction de l'idéal d'un monde multipolaire, riche de sa diversité culturelle et refusant les hégémonies. Et à l'heure où la France doute d'elle, où la construction européenne traverse une profonde crise d'identité, où beaucoup s'interrogent sur le sens de la mondialisation, il est temps que les élites françaises cessent de sourire lorsque l'on parle de Francophonie. Fort de son expérience au plus haut niveau de la Francophonie institutionnelle, Michel Guillou plaide ici pour une construction francophone misant sur trois moteurs : l'intergouvernemental, la société civile, les associations. Car la France n'a pas seulement besoin d'Europe-Puissance pour marcher à l'équilibre et affirmer son identité et ses valeurs : c'est une « Francophonie-Puissance » qui lui manque pour enrayer le déclin. Michel Guillou est titulaire de la Chaire Senghor de la Francophonie et directeur de l'Institut Iframond de l'université Jean Moulin Lyon III. Conseiller du Président de l'Association internationale des Régions francophones, il a été l'artisan de l'engagement du réseau des universités partiellement ou entièrement de langue française aux côtés de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il a dirigé de 1991 à 2000 l'Aupelf-Uref, devenue en 1998 l'Agence universitaire de la Francophonie.