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L'expression de nettoyage ethnique est apparue lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-95), et est devenue de plus en plus courante. Elle fait aujourd'hui partie du lexique de l'actualité internationale. L'usage fréquent de cette formule ne repose pourtant pas sur une définition précise. On a d'ailleurs pu la critiquer comme un euphémisme pour désigner des génocides. Il n'en est pourtant rien. Cette politique, dont le but est de modifier la répartition des peuples — le peuplement — par l'usage de la terreur, est plus souvent fondée sur l'expulsion des populations visées que sur des massacres de grande ampleur. L'auteur analyse d'abord les préalables et les logiques du « nettoyage », dont le classement et la hiérarchisation des ethnies soumis à la norme de l'État-nation. Il présente ensuite les cas de nettoyages ethniques suivant une logique géographique distinguant, à l'intérieur du système-monde, les « nettoyages » du Core (centre) et ceux de la Périphérie. Les premiers sont surtout le résultat de considérations territoriales (ils visent à mettre en adéquation peuplement et frontières) ; les seconds, dans les régions les plus pauvres du globe, soumettent le plus souvent le peuplement à la contrainte d'une compétition mortelle pour les ressources ou le pouvoir. Embrassant le monde entier depuis le XIXe siècle, ce livre se propose donc d'envisager les causes et l'impact de ces politiques de terreur pour en offrir une vision globale et théorique. Stéphane Rosière est maître de conférences habilité à l'université de Nancy II et professeur à Reims Cet ouvrage a reçu le prix Charles Maunoir de la Société de Géographie de Paris