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Depuis la fin des années 1960, la question de la dévolution a régulièrement été au cœur du débat politique britannique. La montée d’un nationalisme culturel et de revendications autonomistes dans la « périphérie celtique » dans les années 1970 et 1980 a en effet débouché sur une crise politique et identitaire majeure de l’État multinational britannique. Celle-ci a abouti à une réforme institutionnelle d’envergure en 1997-1999, qui restera comme une des décisions les plus importantes des dix années du mandat de Tony Blair. Cependant la mise en route des nouvelles institutions décentralisées, loin de mettre un terme à l’effervescence nationaliste et au débat sur l’autonomie, a ouvert une nouvelle phase à l’issue incertaine : la prise de distance de l’Écosse et du pays de Galles par rapport à Londres semble s’accélérer, l’Angleterre s’interroge sur son absence dans ce processus asymétrique, et l’hypothèse de l’éclatement à terme du Royaume-Uni ne peut pas être aujourd’hui écartée. Les articles réunis dans cet ouvrage rassemblent les points de vue et analyses de chercheurs français et britanniques spécialistes de la dévolution. Les contributeurs situent la spécificité du cas britannique dans le contexte européen de redistribution des pouvoirs vers l’échelon régional. Ils examinent la nature du contrat institutionnel qui lie les différentes composantes du Royaume-Uni et décryptent les enjeux de la question nationale par rapport aux grandes évolutions politiques, économiques et culturelles de ces quarante dernières années. Ils détaillent les revendications, les valeurs et les objectifs des mouvements séparatistes ainsi que les réponses proposées par les partis de gouvernement. Enfin ils évaluent la portée réelle et symbolique des changements institutionnels introduits depuis 1997 tant pour l’Écosse et le pays de Galles que pour l’Angleterre, et s’interrogent sur l’avenir de ce partenariat original que constitue le Royaume-Uni.