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Le système politique de la Russie d’aujourd’hui s’apparente-t-il à une « démocratie Potemkine » qui masque à peine la réalité d’un pouvoir autoritaire ? Depuis la fin de la guerre froide, la guerre des images est devenue l’un des principaux terrains du déploiement des rivalités entre les puissances et dans cette guerre de l’information, les pays occidentaux – les États-Unis en tout premier lieu – ont ouvert le bal en instrumentalisant la question démocratique pour appuyer certaines orientations de leur politique étrangère. En outre, au-delà des jeux d’images et de représentations, le paysage planétaire des régimes politiques, encore récemment balisé par la distinction entre systèmes autoritaires (ou totalitaires) et systèmes démocratiques, est devenu flou. La frontière entre les démocraties et les régimes autoritaires est aujourd’hui de plus en plus difficile à tracer. Cet ouvrage a pour objet de retracer le chemin parcouru par la Russie dans son entreprise de démocratisation, de la fin de la perestroïka à nos jours (1989-2008). Il s’agit de livrer les données essentielles, systématisées dans des documents annexes, et de proposer certaines clefs d’interprétation essentielles de l’évolution du système politique post-soviétique. Aujourd’hui, l’imagerie de la guerre froide, abusivement recyclée par les médias occidentaux toujours en quête de raccourcis simplificateurs, conduit à penser que la Russie de Poutine est une sorte de version capitaliste et consumériste de l’URSS de Brejnev… Pour tenter de nuancer cette vision, l’auteur de ces lignes cherche à étudier de l’intérieur la dynamique d’une démocratie à la russe, une démocratie non pas libérale mais d’essence plébiscitaire et non compétitive, marquée par l’héritage soviétique, mais aussi impérial. Cette singularité russe ne doit pas faire oublier que la démocratie post-soviétique n’en ressemble pas moins, à bien des égards, à nos vieilles démocraties d’Occident. Au-delà des formes institutionnelles et des habillages idéologiques, c’est une question fondamentale de la science politique, celle de l’articulation entre pouvoir et contre-pouvoir au sein des sociétés, qui se trouve aujourd’hui posée, « à l’Est » comme « à l’Ouest », dans toute son acuité et sa profondeur.