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L’histoire de l’Espagne au XVIIe siècle est marquée, du point de vue de la gouvernance étatique, par un changement spectaculaire qui, dans ce volume, va retenir l’essentiel de notre attention. Alors que le XVIe siècle a vu s’exercer le pouvoir personnel de monarques – Charles Quint et Philippe II – dotés d’une très forte personnalité et possédant le goût de la gestion des affaires de l’État, l’époque qui commence en 1598 avec l’accession au trône de Philippe III voit émerger rapidement la figure du favori : le privado ou valido – le premier terme étant bien plus répandu à l’époque –, qui s’élève au niveau du roi jusqu’à parfois le dominer. Si les souverains précédents étaient, au fil de la complexification de la machine administrative d’État, entourés d’un nombre sans cesse plus grand de conseillers, dont certains, par les hautes responsabilités qui leur étaient confiées, l’ampleur de leur tâche et leur hauteur de vue, pourraient être appelés « ministres », aucun n’a joui d’un pouvoir personnel égal à celui du duc de Lerma ou du comte duc d’Olivares. Ce recueil reprend les principaux éléments du dossier : les questions du discours politique de la « décadence », en particulier à travers les écrits des arbitristes et les projets de réforme qui tentent d’inverser le cours des choses. Tout ceci s’inscrivant dans un cadre socio-économique déterminant. Sont aussi étudiés la figure et le parcours des deux validos mayores avec, pour Lerma, une attention particulière portée à ce qui restera sa triste prouesse : l’expulsion des morisques. Le personnage plus complexe d’Olivares et son action sont examinés en détail : rapport avec la Couronne d’Aragon, politique extérieure, intervention dans le domaine des arts. Enfin, deux études se penchent sur la figure du favori telle qu’elle apparaît dans les œuvres de Quevedo.