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La contre-culture américaine des années soixante oscillait constamment entre révoltes et utopies, deux approches complémentaires, en accordant parfois plus d'importance aux unes qu'aux autres, tout en gardant le même cap et le même objectif, à savoir offrir une autre solution culturelle à un pays englué dans un conformisme culturel indigne d'un territoire aussi divers et varié que les États-Unis. Toute révolte est un soulèvement individuel ou collectif contre un ordre établi que les révoltés considèrent comme étant contraire à leurs idées et idéaux. Il s'agit d'une opposition violente à une contrainte extérieure ou d'un sentiment de refus catégorique mêlé d'indignation, face à une situation bien déterminée et perçue comme étant totalement intolérable. La révolte peut également être motivée par un fort sentiment d'injustice ou par le refus d'obéissance ou d'allégeance à une autorité en place. En raison de son étymologie (revolvere en latin, « revenir en arrière »), la révolte permet de faire marche arrière pour instaurer un système radicalement différent de celui auquel elle s'est attaquée. Ce terme générique englobe plusieurs types de situations allant de la rébellion ou de la mutinerie à l'insurrection. L'utopie, quant à elle, est un néologisme grec, issu à l'origine de l'œuvre en latin de l'écrivain anglais Thomas More, intitulée Utopia (1516). Ce terme, composé de la préposition négative grecque ou et du mot topos « lieu », signifiant « lieu qui n'existe pas », désigne la société idéale que tente de décrire More. « Utopie » n'est d'ailleurs pas sans rappeler une tradition qui remonte à La République de Platon. L'utopie est donc un rêve irréalisable, un meilleur fantasmé, idéalisé, que les contestataires américains des années soixante s'efforçaient malgré tout d'atteindre en instaurant une contre-société idéale.