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Depuis le milieu des années 1970, des associations défendant les droits des pères — à l'image de SOS Papa ou de Les papas = Les mamans — ont imposé l'idée dans le débat public que les pères séparés seraient éloignés de leurs enfants par une justice favorisant les femmes. Après trois années d'enquête auprès de ces militants, le sociologue Edouard Leport révèle à contrario une réalité sombre: une part non négligeable des pères mobilisés sont accusés de violences conjugales ou de violences envers leurs enfants et tous sont en procédure de divorce conflictuelle. En off, lors des permanences des associations, les langues se délient et le combat de ces pères se révèle finalement très éloigné des préoccupations éducatives et des revendications d'égalité des sexes qu’ils affichent dans la sphère médiatique. Pour payer moins de pensions alimentaires et faire taire les dénonciations de leurs enfants et de leurs ex-femmes, ces hommes sont prêts à tout. Ils demandent notamment la reconnaissance médicale d’un « syndrome d’aliénation parentale » — une dangereuse théorie qui prétend que les accusations des enfants à l’égard de leurs pères sont nécessairement mensongères dans le cadre d’une séparation conflictuelle. En matière de violence ces pères engagés ne sont malheureusement pas des exceptions: le nombre d’accusations les concernant reflète les violences que subissent les femmes et les enfants lors des séparations des parents. Aussi, Edouard Leport nous propose de déconstruire l’argumentaire bien ficelé de ces pères engagés, de sorte qu’il ne puisse plus être invoqué innocemment pour défendre la préséance des hommes.