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À l'origine de l’archéologie de sauvetage puis préventive, la part de l’archéologie urbaine s’est progressivement réduite ces quarante dernières années au profit d’opérations extensives périurbaines ou rurales, ou dans le cadre des Grands travaux. Parallèlement, dans de nombreuses régions, la politique de prescription de l’État, induite par la politique de densification urbaine issue du Grenelle de l’environnement – impliquant la nécessité de préserver les terres agricoles – tend à se recentrer sur le cœur des bourgs ruraux ou des villages (et non plus exclusivement des grandes villes dont les centres historiques sont désormais activement préservés). Changement de paradigme, ces interventions contribuent à réactualiser, en contrepoint des données de l’espace rural, les connaissances sur la formation des villages et bourgs du territoire (origine, structuration, typologies et morphologies). Autre aspect, il faut à nouveau former des archéologues spécialistes du milieu urbain, rodés à la stratification complexe, à l’enregistrement stratigraphique (notamment grâce aux nouvelles technologies) et à une approche diachronique des sites. Cela pose aussi la question d’une nouvelle politique de prescription, des moyens à mettre en œuvre, des méthodologies et techniques d’approche, d’intervention et de recherche. Ce dossier des _Nouvelles de l’Archéologie_ propose un panorama (loin d’être exhaustif bien sûr) de cette question de l’archéologie urbaine en mouvement, en évolution et transformation, dans ses pratiques, comme dans ses concepts, en ces vingt premières années du xxi e siècle. Regard historique et prospectif, sorte d’état des lieux, fragmentaire comme peut l’être tout travail archéologique, il se veut un point d’étape dans le renouvellement de la réflexion sur le sujet.