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Militaire valeureux et décoré, mais sans avenir au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Milanais Attilio Teruzzi se fait présenter par un librettiste de Puccini à un obscur agitateur politique, dans son quartier général délabré derrière la Scala: il s'appelle Benito Mussolini, inventeur d'un nouveau mouvement politique: le fascisme. Teruzzi en deviendra l'un des plus parfaits représentants et dignitaires: protagoniste de la Marche sur Rome, député, chef des Chemises noires, gouverneur et vice-roi, général, ministre de l’Empire ItalienAvec Mussolini pour témoin, il épouse Liliana Weinman, une jeune juive new-yorkaise à l’orée d’une brillante carrière de chanteuse d’opéra. Trois ans plus tard, rien ne va plus. Attilio Teruzzi répudie sa femme qui l’a blessé dans son honneur masculin: il a découvert des lettres compromettantes adressées à son manager.En raison des nouvelles lois de la famille qui ont scellé l’alliance entre le fascisme et le Vatican, le divorce est impossible. Reste la possibilité d’une annulation du mariage par le Vatican, une procédure interminable et médiévale, contre laquelle Liliana se défendra bec et ongles, avec succès. En même temps, l’Italie fasciste s’allie avec Hitler et proclame ses lois raciales et antijuives…C’est pourtant avec une autre jeune femme juive et étrangère que Teruzzi se dote d’un semblant de vie familiale, complétée par la naissance d’une enfant. Alors que les nazis s’impatientent, le voilà nanti de deux épouses juives, l’une qu’il ne peut épouser légalement, l’autre dont il ne peut divorcer.Spécimen exemplaire de l’Homme Nouveau fasciste, conformiste, intéressé, sans scrupule, violent et opportuniste, Teruzzi est aussi un jouisseur effréné non moins qu’un promoteur raffiné du design et de l’urbanisme italien. Il se dote d’un penthouse d’un luxe effarant avec vue sur le Colisée et d’une villa de bord de mer qui demeure un chef-d’œuvre d’architecture de l’époque.Plus futé et chanceux que Mussolini, il parvient à sauver sa peau quand vient la débâcle. Un barbu qui lui ressemble est pourtant accroché par erreur, la tête en bas, aux côtés des cadavres de Mussolini et de sa maîtresse, Clara Petacci. Teruzzi finit sa vie sur l’île d’Arturo, dans la baie de Naples, au pénitencier de Procida… Il sera même libéré, et mourra trois semaines plus tard. "De joie!" estime son confesseur.