Prix public : 15,50 €
A l'heure où dans les Balkans, sur le continent européen lui-même, il nous est offert le spectacle d'une guerre qui déchire les peuples au nom du droit de disposer de telle ou telle parcelle d'un territoire, à l'heure où la propriété privée triomphe dans cette Russie que l'on nommait il y a peu "la patrie du socialisme", en ce temps où l'individualisme et l'argent se montrent les seules valeurs universelles, on doit s'interroger sur les attitudes fondamentales qui sont celles des acteurs du théâtre contemporain. Il est pressant de se référer aux textes que depuis quatre siècles récitent consciemment ou non les acteurs. Hobbes, Locke, Rousseau, Proudhon, semeurs d'idées et auteurs de fictions, ont écrit et défini les rôles : Hobbes qui veut porter la paix dans l'univers impitoyable de "la guerre de tous contre tous", pour qui tout droit devient une concession de l'Etat souverain, Locke chez qui le travail se voudrait source de légitimité de l'individu, de la propriété, sinon du territoire, Rousseau qui veut prévenir l'inégalité et les désastres de la civilisation par l'autolimitation, la restriction des échanges, la sauvegarde du monde rural, Proudhon tour à tour déchaîné contre le marché et l'Etat, cherchant désespérément un monde stable pour le producteur au-delà des désordres de la Propriété et de l'empire de la Communauté. Hobbes, Locke, Rousseau, Proudhon suivant l'ordre d'entrée en scène et le mouvement de la comédie sociale que constitue la société marchande moderne. Hobbes, Locke, Rousseau, Proudhon comme les différents visages que nous donne à contempler et à vivre, avec leur cortège de frustrations, le cercle des saisons, toujours recommencé.