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Le 16 février 1993, la " Marche d'Espoir " à Kinshasa, la capitale du Zaïre, a réuni un million au moins de Zaïrois de tous âges. Ils exigeaient la reprise de la Conférence Nationale (CNS) interrompue brutalement par Mobutu. La Conférence marquait le début du changement politique, la fin de la peur et du silence. Les gens étaient prêts à mourir pour mettre fin à la dictature. La marche pacifique - à l'instar des grandes manifestations populaires de Manille, de Port-au-Prince et, au large des côtes africaines, d'Antananarivo - s'est heurtée à la répression violente des militaires. Il y eut des dizaines de morts. La Conférence a été réouverte. C'était la victoire des marcheurs qui avaient choisi avec leurs leaders laïcs et chrétiens la non-violence active comme stratégie de pression. " (...) La seule façon de nous montrer dignes d'eux, c'est de reprendre le flambeau de la liberté en poursuivant la lutte non-violente - qui inclut le dialogue, les moyens pacifiques de pression, la prière et le pardon - pour l'instauration d'un Etat de Droit et d'une société vraiment démocratique au Zaïre. " Les signes annonciateurs de ce grand mouvement de masse, le premier de cette ampleur au Zaïre, sont recensés dans ce dossier. Des dizaines de documents inédits retracent la genèse et le déroulement de la Marche ainsi que ses conséquences. On y trouve les appels des Chrétiens de la base et de la hiérarchie engagée, mais aussi ceux des comités laïcs qui ont forgé l'unité du peuple et sa " force tranquille ". La " Marche d'Espoir " est un acte fondateur de l'ère du changement au Zaïre et, au-delà, en Afrique.