Prix public : 15,20 €
Moby : ses vêtements en bataille, son amour immodéré de la pluie et de la boue, sa cabane au bord de la rivière, son amant voyageur, sa liberté ravageuse, son rire sauvage, sa rébellion... Moby, qui n'aime que ses amis, déteste les livres et les explications.
Mais Moby, c'est fini, Moby est bien morte, là-bas, en Irlande... et Venise, la meilleure amie, la rescapée, la survivante, a échoué, après un an d'errances, au pied du Luberon, où s'ouvre le récit.
Assignant à résidence un imaginaire dense, libre, inventif, Catherine de Saint Phalle élabore ici, dans la langue-frontière qui lui est propre, un roman d'apprentissage...
Venise apprend la vie de tous les jours : louer une maison, acheter un matelas, répondre aux questions. Conjurant le deuil, grâce à la présence obstinée et tellement réelle de Moby dans sa mémoire, elle apprend aussi le gai savoir de la vie et de la mort.
Et renouant avec ceux d'avant, la bande irlandaise qu'elle avait fuie par peur du chagrin trop violent, elle apprendra même l'amour : l'amour pour Morgan, le chercheur scientifique amnésique, venu la rejoindre on ne sait comment.
Au-delà d'une méditation toujours légère sur l'arrachement au monde des émotions enfouies, c'est en définitive la vie, simple et tranquille, la force des sensations, des images, des couleurs, qui l'emportent ici sur le flux et le reflux de la nostalgie.