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"La musique et la mythologie sont des machines à supprimer le temps. Si bien qu'en écoutant la musique et pendant que nous l'écoutons, nous accédons à une sorte d'immortalité. [...] Que la musique soit un langage, à la fois intelligible et intraduisible, fait de la musique elle-même le suprême mystère des sciences de l'homme, celui contre lequel elles butent et qui garde la clé de leur progrès." (Le Cru et le Cuit.) En établissant une relation homologique entre musique et mythe, Lévi-Strauss expose l'une des motivations fondamentales de toute son oeuvre. <br /> Parce que nous sommes entrés dans l'âge postmoderne, le temps est venu de réexaminer les conceptions esthétiques et musicales de Lévi-Strauss, ses interventions radicales de jadis contre diverses formes de création contemporaine, sa distance par rapport aux musiques de tradition orale, en les resituant dans le contexte de la pensée philosophique qui les a vues naître. <br /> Jean-Jacques Nattiez se propose ici de cerner le rôle fondamental de la musique dans l'ensemble de l'édifice théorique et méthodologique construit par l'anthropologue, et, de ce bilan critique, aussi admiratif que sans concession, il tire une réflexion plus générale sur le devenir des sciences humaines. <br /><br /> «Jean-Jacques Nattiez, professeur de musicologie à l'université de Montréal, est considéré comme un pionnier de la sémiologie musicale. Il a analysé de ce point de vue diverses oeuvres de Wagner, Debussy et Boulez, et effectué de nombreuses études ethnomusicologiques en Ouganda, au Mexique, en Sibérie, chez les Aïnou du Japon et chez les Inuit. Il est l'auteur, entre autres, de Musicologie générale et sémiologie, Proust musicien et Wagner androgyne (Christian Bourgois). Il a dirigé l'édition des cinq volumes de Musiques. Une encyclopédie pour le XXIe siècle parus chez Actes Sud entre 2003 et 2007.»