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Il ne fait guère de doute que l’avenir de l’Inde repose en grande partie sur le développement de sa classe moyenne. Décrivant d’abord en historien l’ascension d’un groupe social apparu au moment des combats pour l’indépendance, Pavan K. Varma se fait ensuite essayiste pour brosser le portrait de ce qui est devenu, aujourd’hui plus que jamais, un ensemble disparate que seule vient fédérer une frénésie consumériste partagée. Afin de mieux stigmatiser le désintérêt dont fait preuve la classe moyenne de son pays à l’égard de la chose publique et du bien commun, l’auteur du Défi indien prononce ici un virulent réquisitoire contre la vision de “caste”, qui tend paradoxalement à la caractériser, avant de l’exhorter à un réveil civique, dans la haute tradition des pères fondateurs de l’Inde dont il se refuse à voir l’héritage renié. Objet d’âpres controverses lors de sa publication en Inde, cet essai audacieux qui milite pour une révolution des mentalités et un nouveau pacte social placé sous le signe de la solidarité est désormais devenu un classique. Et il se pourrait que la pertinence et la vigueur de son propos ne soient pas tout à fait étrangères à l’engagement, pris par le gouvernement issu des récentes élections législatives, de mettre fin, d’ici à cinq ans, à la lèpre des bidonvilles trop longtemps indissociables de l’image d’un pays qui revendique avec fierté ses origines socialistes. Pavan K. Varma a fait des études d’histoire et de droit à Delhi, avant d’entrer dans la carrière diplomatique. Après avoir occupé divers postes en Europe et aux Nations unies, il est actuellement ambassadeur de l’Inde au Bhoutan. A côté de ses essais, dont Le Défi indien (Actes Sud, 2005 ; Babel, 2007), les ouvrages qu’il a consacrés à Krishna, à la poésie ourdoue ou aux demeures du vieux Delhi témoignent de la pluralité de ses centres d’intérêt.